La Tempête
Histoire
L’action se déroule sur une île enchantée habitée de démons et d’esprits aux formes changeantes. Prospero, un grand magicien, règne sur l’île où il échoua douze ans auparavant. Son entourage est constitué de sa fille Miranda, de quatorze ans, son serviteur, l’esprit Ariel, et Caliban, son esclave, un monstre natif de l’île.
Une tempête déclenchée par Prospero, fracasse le bateau de ceux qui l’ont autrefois envoyé sur l’île. Le groupe est dispersé, si bien que le roi Alonso est séparé de son fils Ferdiand et ignore s’il est encore en vie.
Miranda, n’ayant jamais vu d’hommes hormis son père, aperçoit Ferdinand errant sur l’île, et le prend pour un dieu. Les deux tombent éperdument amoureux. Les autres membres du naufrage sont divisés en deux groupes que Prospéro terrorise afin de les forcer à regarder au fond de leurs âmes et prendre conscience de leurs erreurs.
Reconnaissants en lui l’ancien Duc de Milan, ils se repentent et lui restituent son duché. Le roi retrouve son fils qu’il prenait pour mort, et fait connaissance de Miranda, sa future belle fille. Tous se réconcilient et partent joyeusement pour Milan, Propero abjurant ses Arts magiques pour redevenir plus proche des siens.
Pas exactement une tragédie, ni même une tragi-comédie, la Tempête est plutôt une sorte de féerie mélangeant fantaisie, magie, musique, chansons et ballets d’esprits. Shakespeare nous lègue dans sa dernière œuvre, ses vérités cachées, sa philosophie, son point de vue universel sur le monde et les hommes. En tout cela, le collectif de La Manicle a trouvé les idées et la matière pour développer son travail de recherche en jouant sur la pluralité des genres et des techniques afin de mieux servir la magie et la force du texte de Shakespeare.
En collaboration avec Le Volcan et la Ville du Havre
Mise en scène : Georges Vérin ,assisté de Patricia Uttley
Traduction et adaptation : Jean-François Toulorge
Création vidéo : Jérôme Le Goff
Scénographie : Marcel Violette
Lumières : Léonard Coëffic
Costumes : Marie-Gabrielle Kerboeuf
Création musicale : Emmanuel Ricard
Décors : atelier de construction du Volcan
Maquillage : Kakou Cavalier
Avec Vincent Lebodo, Abigail Green, Yedwart Ingey, Marie-Gabrielle Kerboeuf, Jérôme Le Goff, Yann Lheureux, Jean-Pierre Guiner, Emmanuel Ingweiller, Hervé Furic, Bruno Lecoq, Michel Lacaille
La mise en scène
Le cercle magique est tracé, l’île se dessine et quelques grains de sable s’écoulent pour entamer le compte à rebours des fantaisies ésotériques de Prospéro. Plaisir, oui plaisir, de jouer avec cette pièce de William Shakespeare, singulière dans l’œuvre du dramaturge. Tous les ingrédients de son sécriture s’y côtoient comme si à la fin de sa vie, l’auteur avait voulu retrouver les ressorts de son œuvre… Et comme initié par la magie de Prospéro nous entrons dans ce cercle avec plaisir et fantaisie.
On ne sait par quel bout prendre cette pièce. Est-ce une fable morale, une leçon politique ou une féerie ? Prospéro joue avec son monde pour le remettre d’aplomb. Il use de toutes les piroue
ttes d’Ariel pour donner à chacun sa place.
Comme Shakespeare, le mage est à la fin de sa vie, ils ont tous deux abordé le monde sous toutes ses facettes, il ne leur reste donc qu’à donner une leçon de vie et de théâtre. Pour cela Prospéro manipule son monde et transfigure la réalité. Il « virtualise » son île en y jetant la cour d’un roi qui ne sait plus très bien qui elle peut être, puis, construisant son scénario il marie, joue des conspirations et des crédulités.
C’est dans cette direction qu’est axée notre recherche, le jeu du virtuel et de l’illusion qui aujourd’hui dans notre univers « communiquant et peopolisé » fait de l’illusion le credo du monde…Cependant quoi de plus naturel au théâtre, d’autant que comme Shakespeare dans la bouche de Prospéro, nous saurons abandonner les artifices pour traiter des sujets du monde, des hommes et du théâtre avec sérieux et facétie. (Georges Vérin)