[Archives] Colza

Colza

 

C’est dans la continuité du travail réalisé depuis ces dernières années par notre collectif d’artistes que la Manicle a voulu, en découvrant Colza, travailler encore sous forme de spectacle pluridisciplinaire, alliant théâtre, art-vidéo et musique contemporaine.

Nous avons voulu voyager dans l’univers de ces deux enfants, Grand et Petit et de leur mère. Nous voulons vous inviter dans cette campagne de l’été, riche d’odeurs, de couleurs.

Nous voulons vous inviter à nous accompagner dans ce monde de l’enfance et le pouvoir de l’imaginaire, qui aura la beauté, la rêverie de son texte original mais dans notre univers de la vidéo et du théâtre.

L’équipe de la Manicle

L’histoire

Ils sont trois : Grand, Petit et leur mère. Ils vivent dans une maison aux volets entrebâillés. Grand n’est pas un enfant comme les autres : il lui arrive de disparaître pour aller danser tout nu dans un abreuvoir, ou d’observer des heures durant le jaune d’un champ de colza.

Petit va à l’école, mais il attend avec impatience de retrouver son grand frère qu’il adore. Leur mère les élève seule et essaie de vivre sa vie à elle tout en les protégeant …

Au printemps, le colza fleurit partout dans la campagne. Ses longues langues jaune électrique dévalent les collines avec leur odeur sucrée, puissante, cette odeur de beurre qui nous envahit.

C’est dans cette richesse de couleurs, de chaleur et d’odeurs que “Colza” vous invite à partager quelques jours de la vie de deux frères et de leur mère. Quelques jours d’un printemps si fort en sensations qu’ils y puiseront de quoi grandir, de quoi avancer, chacun de son côté.

Entre cloches de Pâques et pluies, aboiements de chiens et chant des crapauds, la nuit, venez vous aussi, avec eux, faire le plein d’énergie.

Karin Serres

Colza a été publié aux Éditions L’École des Loisirs en 2001.

L’auteur s’est associé à cette création du travail de la Manicle.

La mise en scène

Colza parle avant tout de la différence et du pouvoir de l’imaginaire. Par sa façon d’être « en marge », cette cellule familiale monoparentale composée de deux enfants, dont un handicapé mental, vivants seuls avec leur mère, fait face aux difficultés de chaque moment de leur vie, par le bonheur de parler ensemble, et le pouvoir d’évasion que leur procure leur imaginaire.

A l’écoute les uns des autres et à l’univers qui les entoure, (plutôt qu’aux choses convenues), les personnages sont très réceptifs aux choses simples : les couleurs, les odeurs, les sons, les sensations. Il en découle une douceur de vivre et une grande sensualité  pour grandir, avancer et se construire.

Jouée par trois adultes, cette pièce de théâtre destinée à tous, dès l’âge de 8 ans utilise la vidéo comme support de l’imaginaire permettant l’évasion du clos que représente la chambre dans laquelle ils vivent, évasion vers les mondes imaginés par Grand, entraînant les deux autres dans ce voyage.

Pat Uttley

La scénographie

Le décor pour cette pièce est composé d’un angle, pas vraiment régulier, plutôt ouvert face au public, deux panneaux de tissu blanc, écran tendu ou lycra blanc, le premier coté jardin mesure 3m60 de haut et 4m de largeur et vient former l’angle ouvert avec un autre panneau de 3m60 de haut sur 6m de largeur, front de scène, cet angle symbolise l’angle d’une pièce à vivre ainsi que le coin de la salle de classe .

Les vidéo projecteurs sont placés en font de scène, l’un côté cour et l’autre côté jardin. La tentation est grande, mais il n’y aura pas de jeu d’ombre sur ces écrans, uniquement de l’image vidéo qui sera diffusée en continu sur les deux écrans, deux films de la durée de la pièce, environ une heure, avec comme principe graphique, celui du papier peint « vivant ».

Ce ne seront pas des fleurs imprimées qui vont recouvrir les murs de cette pièce de vie, mais des champs de fleurs, filmés du dessus avec la surprise d’avoir de-ci de là un papillon qui s’envole, un chat qui descend du mur, en se faufilant entre les hautes herbes.

C’est un peu comme si la maison qui abrite cette mère et ses deux enfants avec énormément d’amour et de bonté était vivante d’une multitude d’animations naturelles, florales et animalières, avec parfois une transformation qui semble jouer avec les émotions des personnages sur scène.

Les murs accompagnent le récit sans lui porter ombrage, sans illustrer, mais riche d’une expérience nouvelle dans le traitement de l’image vidéo dans le milieu du théâtre.

Occupation ludique d’un espace singulier, animation sobre qui évoque ces paysages flamands en peinture, parti pris de situer l’action dans le nord de la France, dans le creux d’un terril, où sortit de la maison de cette famille, tout devient gris et crasseux, où le ciel est bas, enfermant ces trois personnages dans leur prison onirique remplie de sensations et d’émotions à fleur de peau !

Langage visuel en constance métamorphose qui vient parler le langage des plus jeunes publics et les accompagner dans cette histoire qui se superpose à leurs histoires vécues au sein de leur propre famille.

Jérôme Le Goff

D’après le texte de Karin SERRES

Mise en scène : Pat UTTLEY

Scénographie – vidéo : Jérôme LE GOFF

Création sonore : Olivier LECOEUR

Lumière et son : Léonard COEFFIC

Costumes : Benjamin LEFEBVRE

Comédiens : Aubert FENOY, Jérôme LE GOFF et Pat UTTLEY

Production : La Manicle théâtre